Semaine 2

[spoiler title= »Lundi 9 septembre »]

MUCEM Fort Saint Jean − 201, quai du Port 13002 Marseille

  • 10h : Visite de l’exposition Le bazar du genre au Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MUCEM)
    Intervenant : Denis Chevallier, conservateur en chef et directeur adjoint du MUCEM, commissaire de l’exposition
  • 14h : Les implicites du genre pour une socio-anthropologie comparative des dimensions sexuées de la personne et des relations par Irène Théry (EHESS)

Au moment où s’ouvre au Mucem l’exposition « Au bazar du genre » on s’interrogera sur les implicites de cette notion de « genre », dont chacun s’accorde à dire qu’elle désigne en un seul mot à la fois à « la distinction masculin/féminin » et les « rapports sociaux de sexe ». L’un des renouveaux les plus importants des études de genre depuis dix ans est le développement d’une socio-anthropologie historique plaçant la comparaison (entre « nous » et « eux » mais aussi entre les « uns » et « les autres » et  entre   « aujourd’hui » et « hier ») au centre de l’analyse de la dimension sexuée du lien social. À partir d’exemples, on explicitera l’importance de developper une telle approche comparative du genre dans le contexte de la mondialisation contemporaine, des tensions et conflits qui l’accompagnent, mais aussi des espoirs qu’elle fait naître pour les femmes et les hommes.

Bibliographie

  • Marcel Mauss, « Une catégorie de l’esprit humain, la notion de personne, celle de moi » (1938)
  • Louis Dumont, Essais sur l’individualisme, Seuil, 1983, disponible en collection poche Points Essais
  • Marilyn Strathern : The Gender of the Gift, University of California Press, 1988
  • Catherine Alès et Cecile Barraud (dir)  Sexe relatif ou sexe absolu ?, ed de la MSH, 2001
  • Judith Butler, Trouble dans le genre, La découverte, 2006
  • Irène Théry, La distinction de sexe, Odile Jacob, 2007
  • Irène Théry et Pascale Bonnemère (dir) Ce que le genre fait aux personnes, ed. de l’EHESS, 2008

[/spoiler][spoiler title= »Mardi 10 septembre »]

  • 10h : Le théâtre, une sortie sociale par Dominique Pasquier (CNRS)

Théâtre national de la Criée − 30, quai de Rive-Neuve 13007 Marseille

Le théâtre est avant tout une expérience culturelle, la rencontre avec une œuvre, et un contact physique avec des comédiens. Faut-il pour autant négliger les dimensions sociales de cette expérience? C’est la question qui sera posée ici. On peut l’appréhender de plusieurs manières : en s’intéressant aux échanges que suscite la pratique (avec qui on en parle ?), en analysant les réseaux de sociabilité dans lesquels elle s’insère (avec qui on y va ?) ou , enfin, en étudiant l’expérience d’être un public en co-présence dans une salle (quelle est la perception des autres spectateurs ?). Il ne s’agit donc pas d’identifier les caractéristiques culturelles du public du théâtre (comme le fait l’enquête Pratiques Culturelles des Français) ni d’élaborer une typologie des spectateurs, comme ont pu le faire d’autres recherches, mais d’étudier les ressources sociales  qui sont nécessaires pour entrer dans la pratique et la stabiliser.

Bibliographie

  • Dominique Pasquier « La sortie au théâtre. Réseaux de conseil et modes d’accompagnement », Sociologie, 2012, vol 3, n °1, pp 21-37
  • Dominique Pasquier « Les sociabilités de la culture cultivée : étude des groupes d’amis du théâtre de Chaillot » in P.-J. Benghozi et T. Paris (eds), Howard Becker et les mondes de l’art, Paris, Presses de l’École Polytechnique, 2012 pp 117-129
  • 14h : Visite du Théâtre national de la Criée, avec Macha Makeief, directrice

[/spoiler]

[spoiler title= »Mercredi 11 septembre »]

Centre de la Vieille Charité, salle A − 2, rue de la Charité 13002 Marseille

  • 10h : La culture, outil de développement. Illusion ou réalité ? par Françoise Benhamou (Université Paris 13)

Les retombées économiques de la culture sont fréquemment mises en évidence afin de légitimer la dépense publique ou privée en faveur  de la création d’un établissement ou d’une manifestation culturels. Comment évaluer ces retombées? Comment s’inscrivent-elles dans une problématique plus générale qui relie la culture à l’éducation, au développement urbain, au souci de la cohésion sociale? Faut-il s’inquiéter d’une certaine forme d’instrumentalisation de la culture par certains acteurs de l’économie ?

Bibliographie

  • Benhamou F., Farchy J., Droit d’auteur et copyright, Paris : La  Découverte (Repères), 2007, 2ème éd. 2009
  • Benhamou F. et Cornu M. (dir.), Le patrimoine culturel au risque de l’immatériel. Enjeux juridiques, culturels, économiques, L’Harmattan, 2011
  • Benhamou F. et Thesmar D., Valoriser le patrimoine culturel de la France, Rapport pour le Conseil d’Analyse économique, Paris, La  Documentation française, 2011
  • Benhamou F., Économie du patrimoine culturel, Paris : La Découverte (Repères), 2012
  •  14h : Rencontre avec Laurent Carenzo, directeur stratégie et communication de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence (CCIMP), avec Françoise Benhamou
    CCIMP Palais de la Bourse  
    9, La Canebière 13001 Marseille

 [/spoiler] [spoiler title= »Jeudi 12 septembre »]

Centre de la Vieille Charité, salle A − 2, rue de la Charité 13002 Marseille

  • 10h : L’invention politique des « communautés » à Marseille et ses effets, par Cesare Mattina (Aix-Marseille Université)

La rhétorique des « communautés » ethniques ou religieuses est omniprésente dans le débat politique et médiatique à Marseille comme dans d’autres contextes urbains en France ou à l’étranger. Elle participe désormais, en concomitance avec la glorification d’une supposée paix sociale et d’un cosmopolitisme marseillais, des enjeux politiques et des constructions identitaires et culturelles de la ville. Nous voudrions monter, lors de cette école d’été, que les « communautés » sont des construits socio-historiques mobilisés et mobilisables de manière plastique par certains acteurs sociaux ou politico-institutionnels pour des objectifs qui ont à faire avec les logiques du gouvernement urbain et de la redistribution des ressources publiques (logements sociaux, emplois, subventions aux associations, etc.). Le mise en avant de l’harmonie des « communautés » et du brassage marseillais ne sert en effet le plus souvent qu’à masquer des logiques de classement et de hiérarchisation sociale et politique des différents groupes identifiés (les « Arméniens », les « Juifs », les « Maghrébins », les « Comoriens », etc.). Même si ces groupes sont le résultat de constructions sociales et de véritables inventions, cela n’empêche pas que de effets se produisent dans l’espace socio-politique urbain en terme à la fois de reconnaissance symbolique et de redistribution concrète d’avantages matériels en faveur de certains groupes et au détriment d’autres

Bibliographie

  • Cesare Mattina, “Changes in Clientelism and Urban Government: A Comparative Case Study of Naples and Marseilles”, in International Journal of Urban and Regional Research, vol.31, n.1, 2007, pp.73-90
  • Cesare Mattina, “Les politiques clientélaires comme facteurs de recomposition sociale et ethnique à Marseille”, in Faire Savoirs, n.5, dossier « Ville et Intégration : le creuset marseillais » sous la direction d’André Donzel, janvier 2005
  • 14h : Visite de la zone d’Euromed 2
    Intervenant : Cesare Mattina

[/spoiler]

[spoiler title= »Vendredi 13 septembre »]

Centre de la Vieille Charité, salle A − 2, rue de la Charité 13002 Marseille

  • 10h : « Musiques » en ville ? par Anthony Pecqueux (CNRS)

Cette conférence aborde les différents lieux et contextes de l’écoute musicale en ville, depuis la rue et les écouteurs (ou leur absence notable) jusqu’aux salles de spectacle, en passant par l’espace du chez-soi et sa porosité vers celui du voisin. Se trouvent ainsi problématisées des relations contradictoires, incertaines, qui marquent la difficile cohabitation entre droit à la ville et expressivité sonore (voire musicale) : depuis la critique d’autisme social de l’auditeur-baladeur, jusqu’à la plainte pour empiètement sur le territoire sonore personnel.

Bibliographie

  • Isaac Jospeh, La ville sans qualités, La Tour d’Aigues, Éd. de l’Aube, 1998
  • Anthony Pecqueux (dir.), « Les bruits de la ville », Communications n° 90, Éd du Seuil, 2012
  • Anthony Pecqueux, Olivier Roueff (dir.), Écologie sociale de l’oreille. Enquête sur l’expérience musicale, Éd de l’EHESS, 2009

Programme au choix :

  •  14h : Visite de la salle de concert de l’Espace Julien Espace Julien −  39, Cours Julien – 13006 Marseille
    Intervenant : Anthony Pecqueux

ou

  • 14h : Atelier sur l’édition scientifique, avec Frédéric joulian
    Centre de la Vieille Charité, salle A – 2 rue de la Charité 13002 Marseille
  • 17 h : Visite de l’Espace Julien, avec Anthony Pecqueux
    39 cours Julien 13006 Marseille
  • 19h : Dîner aux Catalans
    Corniche du Président Kennedy 13007 Marseille
[/spoiler]

[spoiler title= »Samedi 14 septembre »]

Centre de la Vieille Charité, salle A − 2, rue de la Charité 13002 Marseille

  • 10h : Bilan général , retours d’expériences et restitution du carnet de recherche Hypothèses
    Table ronde de clôture suivie d’un cocktail.

[/spoiler]